Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/235

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avez pour moi ; sachez que votre fille n’est pas une filleule à refuser. Si Dieu donne à mon fils d’arriver en âge d’homme, je serai fort joyeux qu’ils soient unis, et si je vis jusque-là, je vous promets bien que mon fils n’aura point une autre femme.

— Sire, ne pensez pas, dit-elle, que monseigneur mon mari et moi nous soyons assez présomptueux pour avoir songé qu’elle pourrait être un jour l’épouse de votre fils ; seulement donnez-la à quelqu’un de vos barons, car ce serait trop d’honneur pour nous que de la marier à votre fils, et nous ne l’avons pas mérité.

— Certes, dit le roi, ce qui est dit est dit, et, s’il plaît à Dieu que nous vivions, il en sera parlé plus amplement. Maintenant, nous ne pouvons faire autre chose que prendre congé de vous.

— Vraiment, si vous le voulez bien, dit-elle alors, mon mari et moi, avec tous nos barons, nous vous conduirons jusqu’à Paris ; car j’ai très-grand désir de voir la reine de France. »

Le roi reprit : « Mes amis, vous ne pouvez venir ; car votre peuple, qui vient à peine de rentrer dans le devoir, pourrait profiter de votre absence pour se révolter de nouveau ; tous les coupables ne sont pas morts, et ceux qui restent pourraient entreprendre contre vous quelque mauvaise conspiration. Pour cette raison je vous conseille de demeurer ici et de les tenir en bonne paix, tout en étant