Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/246

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— Oui, dirent les Français ; il chevauche un peu en avant de sa bande.

— Vous semble-t-il que je lui puisse parler ?

— Vous pouvez lui parler si vous chevauchez légèrement.

— Comment le connaîtrai-je ?

— Vous le connaîtrez à une petite baguette blanche qu’il tient à la main. »

Le héraut chevaucha au travers de la presse des cavaliers, tout ébahi de voir un tel triomphe ; il se hâta, et, ayant aperçu celui qu’il demandait, il le salua en disant :

« Très-haut et puissant seigneur, je ne sais pas les titres par lesquels je vous peux honorer ; aussi excusez-moi. Qu’il vous plaise du moins, mon très-redouté seigneur, d’apprendre que le roi d’Angleterre, mon maître, m’envoie à vous pour savoir quelles gens vous êtes ; car il est bien près d’ici, en arrière, et désire aller en votre compagnie. »

Jean de Paris répondit :

« Mon ami, vous direz à votre maître que je suis son serviteur, et que s’il veut chevaucher légèrement, il pourra nous atteindre, car nous n’allons pas bien fort.

— Qui dirai-je que vous êtes ?

— Mon ami, dites-lui que je m’appelle Jean de Paris. »

Le héraut ne l’osa plus interroger, craignant de