Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/272

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c’est un beau royaume que la France ; mais ce bourgeois-là fait que je ne sais où j’en suis.

— Comment ! dit la jeune princesse, vous semble-t-il que le roi mon père n’en pourrait faire autant ?

— Je ne sais, en vérité. »

Et, pendant qu’ils parlaient, vingt-cinq chariots, excepté un, passèrent, et à ce dernier le roi demanda : « Amis, qu’y a-t-il en ces chariots couverts de cramoisi ?

— Sire, c’est la vaisselle de Jean de Paris. »

Incontinent après, arrivèrent deux cents hommes d’armes bien en point, comme pour combattre ; et ils venaient quatre à quatre, en bel ordre et sans bruit. Le roi d’Espagne appela le premier, qui portait un pain au bout de sa lance, et lui dit : « Jean de Paris est-il en cette belle compagnie ?

— Non, sire, dit l’homme. Jean, mon maître, et sa compagnie dînent aux champs. »

Quand les chariots et les deux cents hommes d’armes furent passés, le roi d’Espagne dit qu’on allât dîner ; cependant les dames demandèrent qu’il laissât bonne garde à la porte, pour que Jean ne passât pas sans être vu. « Ne craignez rien, dit le roi, j’en serais plus mécontent que vous. »

On dîna donc en ne parlant que des merveilles qu’on avait vues, et le roi d’Angleterre n’était pas content. Après dîner ils commencèrent à deviser ;