Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/29

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rovingiens. Ce pied était son arme favorite ; et ceux qui en avaient pu connaître la solidité et la vivacité ne s’exposaient plus au mécontentement de l’enfant royal.

Chlother II, père de Dagobert, avait d’abord confié l’éducation de son fils à l’Austrasien Arnulph qui était le plus sage des hommes ; mais Arnulph, élu évêque de Metz, se retira bientôt de la cour et alla dans son évêché où il vécut dans la pratique de toutes les vertus. L’Église le vénère sous le nom de saint Arnould. Assurément, si Dagobert avait pu suivre jusqu’au bout les leçons d’un tel maître, il ne les aurait jamais oubliées ; mais ce fut un très-méchant homme, nommé Sadragésile, qui fut choisi par Chlother pour succéder à Arnulph dans les fonctions de gouverneur du jeune prince. On avait réuni autour de Dagobert une dizaine d’enfants de son âge, les uns fils de quelques officiers du roi, les autres simples petits bergers. Toute cette bande vivait en plein air, dans les cours du palais, qu’elle faisait retentir de ses cris et de ses jeux bruyants. Dagobert s’était lié plus particulièrement avec les petits bergers, qui le respectaient par crainte de son grand pied, et il les employait à battre leurs camarades lorsque ceux-ci s’avisaient de lui déplaire.

En ce temps-là on était beaucoup moins savant qu’aujourd’hui. Les leçons que reçut Dagobert se ré