Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/312

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sens, elle prit les deux enfants, les couvrit de baisers et de larmes et les tint longtemps serrés sur son cœur. On eut de la peine à les lui arracher. Tout le monde pleurait dans l’assemblée ; on n’entendait que des cris de joie et d’admiration, et cette fête, ce festin qu’avait préparé l’amour du marquis, devint un triomphe pour Griselidis.

Gautier fit venir au palais de Saluces le vieux Janicola, qu’il n’avait paru négliger que pour éprouver sa femme et qu’il honora le reste de sa vie.

Les deux époux vécurent encore vingt ans, dans l’union et la concorde la plus parfaite. Ils marièrent leurs enfants, dont ils virent les héritiers ; et, après eux, leur fils hérita du marquisat, à la grande joie de leurs sujets.


La patience chez les femmes
A quelque chose de divin ;
C’est une tendre fleur qui fleurit dans les âmes
Et, plus blanche que lis, que muguet et jasmin,
S’épanouit en fraîcheur angélique ;

Mais quelle est celle qui se pique
D’imiter Griselidis ?
Sans doute les essais de Gauthier sont hardis.
Et peut-être que trop il a tourmenté celle
Qu’il aimait au fond de son cœur ;
Mais qui se fût conduite en épouse fidèle,
Comme Griselidis avecque son seigneur ?