ces s’arrêta devant la boutique et dit à Éloi de ferrer son cheval, qui s’était déferré d’un pied de derrière. Éloi, au comble de la joie, s’approcha du cheval après avoir affilé son couteau. Le cavalier sourit ; mais Eloi ne s’en aperçut pas ; il prit la jambe déferrée et la coupa. La bête pousse sur-le-champ des hennissements pleins de douleur, le sang coule à flots, le cavalier s’emporte. Éloi, bien que surpris, ne voulut pas montrer sa honte. « Attendez, dit-il, cela ne sera pas long, et c’est la méthode la meilleure. »
Puis il mit le pied coupé dans l’étau, cloua le fer, et voulut recoller le pied ferré.
Le cheval était en fureur ; le sang coulait toujours ; déjà l’on voyait que la pauvre bête allait mourir.
« Ah ! s’écriait le cavalier en colère, voilà une plaisante enseigne : Eloi, maître sur maître, maître sur tous. Si c’est là ta science, elle ne vaut pas grand chose et te coûtera cher. »
Éloi, désespéré, ne savait à quel saint se vouer, lorsque son nouveau compagnon revint du village où il l’avait envoyé.
« Vois, lui dit-il d’un ton triste, vois la besogne que j’ai faite. Je suis puni pour m’être cru aussi habile que toi.
— Ce n’est rien, répondit l’autre ; je vais réparer le mal. »
En un instant, la jambe coupée fut remise en bon