Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/50

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passent ; trois cents vaincus sont décapités. Quand la nuit vint, dix mille prisonniers avaient été mesurés ; trois mille vaincus, d’une taille élevée, avaient été frappés de la hache.

Un seul, entre tous, arrivé devant l’épée, s’agenouilla. Chlother, avec un sourire de mépris, accorda la vie à cet homme sans cœur.

Le lendemain, la fête sanglante se prolonge. Dès la première heure du jour, les vingt mille prisonniers qui restaient défilèrent un à un, le front haut, devant Chlother et devant l’épée. Six mille têtes tombèrent, pas un homme ne fut lâche. Voilà quelles étaient, après la victoire, les réjouissances du fils de Frédégonde. On sait aussi quelle est la manière dont il punit Brunehauld, reine d’Austrasie fille, femme, mère, aïeule de tant de rois, du crime d’avoir été la rivale et l’ennemie de Frédégonde sa mère. Brunehauld fuyait devant son armée. On la découvre, on l’arrête, on l’amène devant lui. Ni les soixante-treize ans de cette reine, ni ses cheveux blancs, ni sa faiblesse, ni son courage, ni sa gloire n’obtiennent grâce. Trois jours durant, placée sur un chameau venu d’Asie, on la promène dans son camp au milieu des huées et des outrages. Trois jours entiers la vieille Brunehauld supporte sans murmurer son supplice. Au matin du quatrième jour, Chlother fait amener un cheval fougueux : par son ordre on saisit la malheureuse reine d’Austrasie ; on l’attache à