Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/82

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plaisir à invoquer pour lui le Seigneur et les saints martyrs.

Il commanda en même temps à saint Éloi qu’il forgeât une grande croix pour mettre derrière le maître autel de l’église, la plus riche et la plus habilement faite qu’il pût l’imaginer. Le saint homme la fit telle, avec l’aide de Dieu, de pur or et de pierres précieuses, que l’œuvre fut regardée comme la plus rare des merveilles.

Saint Éloi qui, dit toujours la chronique, était entouré de mendiants comme une ruche de mouches, ne s’était jamais éloigné des voies du Seigneur ; mais il avait quelquefois sacrifié au monde : dans les derniers temps de la vie de Dagobert, il s’était tout à fait séparé, et saint Ouen aussi, de ce monde si dangereux. Ils vivaient dans la retraite en attendant qu’ils devinssent, saint Éloi, évêque de Noyon, et saint Ouen, évêque de Rouen, ce qui arriva après la mort de Dagobert. Saint Éloi, en cette retraite, vit son habileté croître chaque jour, et il en consacra toutes les ressources aux travaux de l’orfévrerie religieuse. C’est par ce moyen qu’il donna à la basilique de Saint-Denis une parure sans pareille. Il faut voir dans les livres de ceux qui ont raconté l’histoire de la basilique quelles furent les belles choses qu’il imagina, comme le tombeau des saints, un dôme à colonnes, tout de marbre, d’or et de pierreries, comme l’autel avec sa boiserie