Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/91

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NOTICE.

Sachez bien, petits enfants, que vos pères et que vos mères ont pleuré en lisant autrefois l’histoire que vous allez lire, et qu’avant eux leurs parents avaient pleuré aussi. Je ne crois pas qu’il y ait au monde un récit plus connu, et vous allez voir qu’il n’y en a pas beaucoup qui soient aussi intéressants.

Il faut que vous sachiez que, s’il n’y a pas de fumée sans feu ou de feu sans fumée, il n’y a pas non plus de légende qui ne découle de quelque histoire véritable.

Un savant d’Allemagne, Freher, a composé un recueil pour servir à l’histoire des origines des comtes Palatins. Eh bien, dans ce recueil, il y a, en latin, un récit qui n’est autre chose que le récit des aventures de notre belle et infortunée Geneviève. Freher prétend que ce récit a été écrit dès le huitième siècle ; il n’est pas nécessaire de lui assigner une date aussi ancienne, et il suffit de croire avec un autre savant d’Allemagne, Brower, qu’il remonte à l’année 1156.

Voilà donc une antiquité assez vénérable acquise à l’histoire lamentable des méchancetés du traître Golo.

Toutes les nations d’Europe, depuis que Geneviève a souffert, ont rendu un culte à sa mémoire. D’abord ç’a été la