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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/78

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fait ſoit publique… Qui fait ſi ce qui eſt entré dans la tête de ma femme, au premier moment, ne s’établiroit pas dans quelque autre d’une maniere à compromettre horriblement la réputation de nos jeunes gens… Voyons donc ce qu’il nous convient de faire pour les garantir des traits de la malignité. On arrêta que le corps ſeroit tranſporté ſur le champ à Paris ; le Marquis & pluſieurs autres l’accompagnerent, & l’on n’oublia rien pour détourner de deſſus nous juſqu’à l’ombre du ſoupçon.

Deux graves perſonnages demeurerent à Aulnai, & je ne me crus pas obligée envers eux à la reconnoiſſance. Il m’auroit été mille fois plus agréable de penſer, de parler avec ma confidente, que d’être condamnée à une fatigante repréſentation, ſans oſer dire un mot de ce que j’avois dans l’ame.

Pendant que le Marquis travailloit à nos intérêts. Madame de Rozane cherchoit ſoigneuſement à éclaircir ſes doutes : il lui en étoit reſté de très-forts ſur le cavalier dont l’hiſtoire de Murville faiſoit mention : elle les avoit diſſimulés avec ſon mari ; mais auſſi-tôt après ſon départ, ſes domeſtiques avoient été interrogés, pour ſavoir ſi le Comte n’étoit point ſorti le matin. Il y