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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/16

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doivent tenir aujourd’ui pour une affaire importante à tout le Corps ; partez vîte, vous n’avez pas un inſtant à perdre. La vieille Fée fut dupe de cette tromperie ; elle ſe tranſporte avec précipitation où les Fées tenoient leur aſſemblée. On ne peut exprimer ſon dépit, lorſqu’elle reconnût la vérité, & comment on l’avoit joüée : elle voulut retourner ſur ſes pas pour ſe venger, mais il n’étoit plus tems ; les autres Fées, pour la punir d’avoir ajouté foi trop légérement aux paroles d’une étourdie, elle que l’âge & l’expérience auroient dû rendre prudente, la condamnèrent à paſſer cent ans dans la retraite, ſans ſe mêler en aucunes façons des affaires terreſtres. Cette punition étoit terrible pour une Fée accoûtumée à dominer ; mais il falut en paſſer par-là. (Ces ſortes d’Arrêts ſont ſans apel.) Comme