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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/24

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de propos auſſi ridicule, ſans penſer au reſpect qu’il devoit à un Génie tel qu’Oromal ; il donnoit carriére à ſon imagination echauffée, en homme qui n’écoute plus la raiſon : enfin, dit-il, faiſant un effort pour arranger quelque choſe de cenſé, n’a-t’on pas déja aſſés fait d’injuſtice dans Zarim, & n’eſt-ce pas ſe rendre complice d’une qui me paroît la plus cruelle ? Il alloit ſans doute continuer ; mais le Silphe l’arrêta par un regard ſévere. Tanaſtès, lui dit-il, vous vous oubliez ; que parlez-vous d’injuſtice ? Je ne vois que vous ici d’injuſte, de quel droit oſez-vous me demander une liberté que vous ne devez attendre que de ma bonté : il ne tenoit qu’à moi de vous laiſſer dans une éternelle ignorance ſur votre ſort, ou de vous confondre avec les hommes vulgaires, dont à peine on connoît