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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/27

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fête plus brillante que la Reine ; mais certain air d’impudence qui caractériſoit toutes ſes actions, diminuoit beaucoup ſes charmes, & mettoit au contraire les graces touchantes de Sterlie dans tout leur éclat. Il étoit aiſé de s’apercevoir que l’amour n’étoit pas de la partie entre les deux Epoux : ils ſe prêtoient pourtant d’aſſez bonne grace à tout ce que la bienſéance exigeoit deux : mais on remarquoit dans tout ce qu’ils faiſoient l’un pour l’autre, un air de froideur qui n’échapa pas à Tanaſtès, il ne pouvoit s’imaginer comment on voyoit Sterlie avec indifférence ; pour elle il lui ſavoit un gré infini de ne point aimer ſon mari : il ſe félicitoit de cette découverte, comme s’il eût dû en tirer avantage : le jour commençoit à baiſſer, au grand regret du Prince, qui l’auroit ſouhaité durer un ſiécle, tant la