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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/47

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pendant leſquels Agamil ſouffrit beaucoup du joug de l’hymen ; les charmes puiſſans d’Ardentine, joints à ſon dégoût, qui augmentoit de nuit en nuit, pour les graces fanées de ſa compagne nocturne, le déterminérent à s’affranchir de cet eſclavage, ſe perſuadant qu’un Roi n’eſt pas fait pour être victime des loix qu’il impoſe aux autres ; il ceſſa tout commerce avec la prétendue Sterlie, qu’il ne vit plus que lorſque le cérémonial l’exigeoit : elle ne remarqua point ce changement. Il pouvoit ſe faire que ſon Epoux ſe couchât plus tard, & ſe levât plus matin qu’elle, la nuit étant toûjours la même de la part du tendre Tanaſtès.

L’indifférence d’Agamil avoit ſi fort éclaté dès les premiers jours de leur union, qu’un peu d’augmentation ne pouvoit pas faire un grand effet ſur l’eſprit