Aller au contenu

Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 48 )

aiſé qui lui étoit naturel, & lui demanda en ſoûriant ce qui pouvoit l’emmener ſi loin de ſa Capitale. Comme elle s’attendoit à quelques complimens gracieux, elle fût très-ſurpriſe d’entendre celui qu’elle prenoit pour Agamil, l’aſſurer froidement qu’il ne la connoiſſoit point : il la connoiſſoit pourtant, & auroit bien voulu lui dire des choſes plus obligeantes, elle en valoit la peine ; & ſans doute que rendu à lui-même, ſon penchant pour le beau ſexe l’auroit emporté ſur toute autre conſidération. Une belle femme vaut toûjours ſon prix ; & quelques griefs qu’il eut contr’elle, un joli minois déſarme aiſément : c’étoit ce qu’Oromal craignoit, & à quoi il avoit ſagement remédié, en mettant Tanaſtès dans la néceſſité de ne ſuivre que les impreſſions qu’il voudroit lui donner. Ardentine