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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/216

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gneurs pendant la guerre des communes dans les douzième, treizième, quatorzième et quinzième siècles. La partie dite du Liamone et spécialement la province de la Rocca exercèrent la principale influence dans les affaires de l’île. Mais dans les seizième, dix-septième et dix-huitième siècles, les pièves dites des terres des communes, ou autrement, de la Castagnichia, furent à leur tour prépondérantes dans les consultes, ou assemblées de la nation.

Pise était la ville du continent la plus près de la Corse ; elle en fit d’abord le commerce, y établit des comptoirs, étendit insensiblement son influence et soumit toute l’île à son gouvernement. Son administration fut douce, conforme aux vœux et aux opinions des insulaires, qui la servirent avec zèle dans ses guerres contre Florence. L’énorme puissance de Pise finit à la bataille de la Maloria. Sur ses débris s’éleva la puissance de Gênes, qui hérita de son commerce. Les Génois s’établirent en Corse. Ce fut l’époque des malheurs de ce pays, qui allèrent toujours en croissant. Le sénat de Gênes, n’ayant pas su captiver l’affection des habitants, s’étudia à les affaiblir, à les diviser et à les tenir dans la pauvreté et l’ignorance. Aussi, est-il peu d’exemples d’une inimitié et d’une antipathie égales à celles qui animèrent ces insulaires contre les Génois.

La France, si près de la Corse, n’y eut jamais de prétention. On a dit que Charles Martel y avait en-