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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/264

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Mais elle n’a pas de cavalerie, mais elle est moins nombreuse, mais son artillerie est moins propre pour la campagne ; elle serait rompue, dès lors défaite sans ressources, car la cavalerie l’empêchera de se rallier.

Attendez-vous donc à voir la guerre dans le territoire de Marseille : un parti assez nombreux y tient pour la République, ce sera le moment de l’effort ; la jonction se fera ; et cette ville, le centre du commerce du Levant, l’entrepôt du midi de l’Europe, est perdue… Souvenez-vous de l’exemple récent de Lisle[1] et des lois barbares de la guerre.

Mais quel esprit de vertige s’est tout d’un coup emparé de votre peuple ? quel aveuglement fatal le conduit à sa perte ? comment peut-il prétendre résister à la République entière ? Quand il obligerait cette armée à se replier sur Avignon, peut-il douter que sous peu de jours de nouveaux combattants ne viennent remplacer les premiers. La République, qui donne la loi à l’Europe, la recevra-t-elle de Marseille ?

Unis avec Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nîmes, Grenoble, le Jura, l’Eure, le Calvados, vous avez entrepris une révolution, vous aviez une probabilité de succès, vos instigateurs pouvaient être mal intentionnés, mais vous étiez une masse imposante de

  1. Lisle, petite ville à quatre lieues d’Avignon, ayant résisté à l’armée de Carteaux, fut emportée de vive force le 26 juillet.