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ta petite tête s’est montée. Je me suis souvenu de ce vers :

Désir de femme est un feu qui dévore[1].

Il faut cependant te calmer. Je t’ai écrit que j’étais en Pologne, que, lorsque les quartiers d’hiver seraient assis, tu pourrais venir ; il faut donc rester quelques jours. Plus on est grand, et moins on doit avoir de volonté ; l’on dépend des événements et des circonstances. Tu peux aller à Francfort et à Darmstadt. J’espère, sous peu de jours, t’appeler ; mais il faut que les événements le veuillent. La chaleur de ta lettre me fait voir que vous autres jolies femmes, vous ne connaissez pas de barrières ; ce que vous voulez doit être ; mais moi je me déclare le plus esclave des hommes : mon maître n’a pas d’entrailles, et ce maître c’est la nature des choses.


LXXI

Posen, le 10 décembre 1806.

Un officier m’apporte un tapis de ta part ; il est un peu court et étroit ; je ne t’en remercie pas moins. Je me porte assez bien. Le temps est fort variable. Mes affaires vont assez bien. Je t’aime et te désire beaucoup. Adieu, mon amie ; je t’écrirai de venir avec au moins autant de plaisir que tu viendras.

  1. La Fontaine.