Page:Bonaparte - Le Souper de Beaucaire ; Lettre à Matteo Buttafoco, 1821.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(2)

triser par l’opinion populaire, est entraîné cette fois par l’effervescence générale.

Qu’avez-vous donc fait ? Quels sont donc les délits qui puissent justifier une indignation si universelle, un abandon si complet ? C’est, monsieur, ce que je me plais à rechercher, en m’éclairant avec vous.

L’histoire de votre vie, depuis au moins que vous vous êtes lancé sur le théâtre des affaires, est connue. Ses principaux traits en sont tracés ici en lettres de sang. Cependant, il est des détails plus ignorés : je pourrais alors me tromper ; mais je compte sur votre indulgence et espère dans vos renseignemens.

Entré au service de France, vous revîntes voir vos parens : vous trouvâtes les tyrans battus, le gouvernement national établi, et les Corses, maîtrisés par les grands sentimens, concourir à l’envi, par des sacrifices journaliers, à la prospérité de la chose publique. Vous ne vous laissâtes pas