Page:Bonaparte - Le Souper de Beaucaire ; Lettre à Matteo Buttafoco, 1821.djvu/25

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mais vous ne croyez pas à l’homme à principes. Le vulgaire, toujours séduit par de vertueux démagogues, ne peut être apprécié par vous, qui ne croyez pas à la vertu. Il n’est permis de vous condamner que par vos principes, comme un criminel par les lois ; mais ceux qui en connaissent le raffinement, ne trouvent dans votre conduite rien que de très-simple. Cela revient donc à ce que nous avons dit, que, dans toute espèce d’affaires, il faut d’abord s’entendre, et puis raisonner avec flegme. Vous avez d’ailleurs pardevers vous une sous-défense non moins victorieuse, car vous n’aspirez pas à la réputation de Caton ou de Catinat : il vous suffit d’être comme un certain monde ; et, dans ce certain monde, il est convenu que celui qui peut avoir de l’argent sans en profiter est un nigaud ; car l’argent procure tous les plaisirs des sens, et les plaisirs des sens sont les seuls. Or,