Page:Bonaparte - Le Souper de Beaucaire ; Lettre à Matteo Buttafoco, 1821.djvu/48

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sous une veste de général, inique récompense de ses forfaits ! il ose se dire représentant de la nation, lui qui la vendit, et vous le souffrez ! il ose lever les yeux, prêter les oreilles à vos discours, et vous le souffrez ! Si c’est la voix du peuple, il n’eut jamais que celle de douze nobles ; si c’est la voix du peuple, Ajaccio, Bastia, et la plupart des cantons ont fait à son effigie, ce qu’ils eussent voulu faire à sa personne.

Mais vous, que l’erreur du moment, peut-être les abus de l’instant, portent à vous opposer aux nouveaux changemens ; pourrez-vous souffrir un traître ? celui qui, sous l’extérieur froid d’un homme sensé, renferme, cache une avidité de valet ? je ne saurais l’imaginer. Vous serez les premiers à le chasser ignominieusement, dès que l’on vous aura instruits du tissu d’horreurs dont il a été l’artisan.

J’ai l’honneur, etc.

Buonaparte.

De mon cabinet de Millelli, le 23 janvier, l’an ii.