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LE SOUPER

DE BEAUCAIRE.


Je me trouvais à Beaucaire le dernier jour de la foire ; le hasard me fit avoir pour convives à souper, deux négocians marseillais, un Nimois et un fabricant de Montpellier. Après plusieurs momens employés à nous reconnaître, l’on sut que je venais d’Avignon et que j’étais militaire. Les esprits de mes convives qui avaient été toute la semaine fixés sur le cours du négoce qui accroît les fortunes, l’étaient dans ce moment sur l’issue des événemens présents, d’où en dépend la conservation ; ils cherchaient à connaître mon opinion, pour, en la comparant à la leur, pouvoir se rectifier et acquérir des probabilités sur l’avenir qui

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