Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/112

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ou sur le jour. Bref, M. Bonaparte, quelque temps après, a trouvé qu’étant représentant du Peuple, il devait revenir dans cette enceinte. C’est fort bien ; mais il aurait dû y penser avant de partir. En ce moment, il était devant l’ennemi ; il aurait dû s’en souvenir. (Très bien ! très bien !)

Qu’il me permette de lui dire qu’à sa place, en présence de l’ennemi, j’aurais parfaitement oublié que j’étais représentant. (Très bien ! très bien !)

M. Pierre Bonaparte. — Je suis revenu pour affaire de service.

M. le Président. — N’interrompez pas ; vous répondrez !

M. le Ministre de la guerre. — M. le général Herbillon, commandant militaire de la province de Constantine et des troupes qui font le siége de Zaatcha, a donné, il est vrai, à M. Pierre Bonaparte un ordre qu’il m’a remis entre les mains. Je lui ai dit : « Cet ordre vous couvre ». C’était tout simple, et s’il ne vous avait pas couvert, savez-vous ce que j’aurais fait ? Je serais venu ici ; j’aurais demandé à l’Assemblée l’autorisation de vous poursuivre ; je vous aurais fait arrêter et conduire par la gendarmerie à Constantine, et là, vous auriez été traduit devant un conseil de guerre. (Marques générales d’approbation.)

Je n’ai pas agi ainsi, parce que je ne devais pas le faire. Il ne restait aux yeux du ministre de la guerre qu’une faute, une faute grave ; c’était de ne pas avoir accompli un mandat reçu. Ce mandat était important ; il disait à M. Pierre Bonaparte d’aller à Alger ; pourquoi faire ? C’était une chose à peu près inusitée qu’un officier commandant une troupe, et une troupe devant l’ennemi, en fût détaché pour aller devant le gouverneur d’Alger demander des secours. Mais enfin j’accepte cette mission tout