Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/51

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solution de continuité, élevant ceux qui étaient insuffisants au défilement, et décrivant, en somme, une espèce de parallèle qui resserrait à l’est et au nord, c’est-à-dire du coté du camp, la moitié du développement du village, à une distance qui pouvait varier de quarante à cent mètres. Par les nombreux créneaux pratiqués dans les murs qui remplaçaient pour nous l’épaulement de tranchée, notre mousqueterie répondait à celle des Arabes.

Pour ces travaux et ceux de construction des batteries, nos soldats avaient su tirer un très bon parti du tronc des palmiers, et ils n’avaient presque pas eu de terre à remuer, si ce n’est pour les deux cheminements de droite et de gauche. Des troupes occupaient les jardins jusqu’à la lisière de l’oasis, et assuraient les flancs, les derrières, et les communications avec le camp.

Deux batteries de canons de 8 et d’obusiers de montagne étaient établies au centre et à la droite de la tranchée. La première portait le nom du colonel Petit, en l’honneur de cet officier supérieur qui y avait été mortellement atteint ; la seconde s’appelait la batterie Besse, en mémoire d’un vaillant capitaine d’artillerie, tué raide d’une balle au front, au moment où il pointait une pièce.

Après avoir fait, avec le colonel, la visité de nos lignes, et fourni notre contingent de travailleurs aux armes spéciales, j’essayai de tirer quelques balles par les créneaux. Ceux des Arabes étaient si petits qu’il fallait beaucoup de soins et quelque adresse pour les emboucher, mais on ne pouvait voir le résultat des coups. Aucun ennemi ne se montrait à découvert ; tout ce qu’on apercevait entre la place et la tranchée se