Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Indigné d’être ainsi traité par ceux-là mêmes à qui j’étais le plus disposé à me dévouer, rebuté par d’aussi nauséabondes menées, la cordialité de mes chefs militaires, et en général de tous les officiers du camp, ne modifia point mon projet primitif. Décidé à partir, j’en avais parlé à mon colonel et au général, lorsque celui-ci voulut bien me charger, pour M. le général Charon, d’une mission indiquée dans une dépêche qu’il me fit l’honneur de me communiquer, et qu’il me confia, le 29 au soir, avec l’ordre qu’on peut voir aux Pièces justificatives. Le but principal de cette mission était de hâter l’arrivée des renforts qu’il attendait, et qui, demandés par la voie de terre au moment où les communications n’étaient rien moins que sûres, auraient pu tarder encore longtemps à le rejoindre, sans la diligente prévoyance de M. le gouverneur général.

M. le général Herbillon, aux éminentes qualités duquel je serai toujours heureux de rendre hommage, malgré l’oubli où il m’a laissé dans son rapport d’ensemble, a été, pour moi, spontanément bienveillant ; je ne doute pas qu’il me rendra la justice de rappeler, au besoin, la résolution que je lui manifestai de ne pas partir, malgré les graves et nombreux motifs que je lui exposai, dans le cas où, contrairement à ce qu’il avait décidé pour lors, un assaut eût été à prévoir dans un délai rapproché. C’est ici l’endroit de répondre à certaines gens qui auraient dû s’informer au moins des faits, des distances, des dates, avant d’insinuer cette outrageante assertion que j’aurais quitté la colonne la veille d’un assaut. D’assaut il n’était pas question alors ; il a été livré un mois après, et il est à présumer que je ne m’y fusse pas trouvé, quand même