Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en règle ; et il me pria de le lui laisser, pour le montrer au président de la République, qu’il m’engageait fortement à aller voir. Sous l’impression de mon juste ressentiment de la manière dont j’avais été traité, il ne pouvait entrer dans mes vues de me présenter à l’Elysée, et c’est probablement ce qui a rendu possible un scandale que je déplore et que j’ai la conscience de ne pas avoir provoqué. Ma lettre à la Patrie [1], dont a parlé M. d’Hautpoul, n’était qu’une réponse aux attaques dont j’avais été l’objet, et dont certains organes de la presse gouvernementale ne s’étaient pas fait faute. La conviction qui résulte pour moi de mon entrevue avec le ministre de la guerre, c’est que, bien qu’il ait assumé la responsabilité de l’affront public qui m’a été fait, c’est à d’autres qu’il doit être attribué. Des informations ultérieures m’ont prouvé que je ne m’étais pas trompé.

Quoi qu’il en soit, je reçus, le lendemain, avec une lettre du général Bertrand, directeur du personnel, le décret qui parut le surlendemain au Moniteur, signé Louis-Napoléon Bonaparte, et portant en tête la devise : Fraternité ! Sa légalité, de l’avis de bien des personnes compétentes, aurait pu être contestée sous plus d’un rapport, mais ayant, en tout cas, l’intention de donner au gouvernement ma démission, je ne crus pas devoir lui disputer mon épaulette au titre étranger. On peut voir, aux Pièces justificatives, ces divers documents, ainsi que ma réponse au général Bertrand, que plusieurs journaux ont reproduite.

On y trouvera aussi le texte, d’après le Moniteur, de mes

  1. Voyez aux Pièces justificatives.