Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/87

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une mission du gouvernement. Sans doute, et ce n’est pas bien profond ; mais, sous les phases variées de notre politique, ce qui convient aujourd’hui peut fort bien ne pas convenir dans quinze jours, ou même demain. Il ne faudrait pas chercher bien loin pour trouver deux honorables représentants qui avaient accepté de hautes missions sous le ministère Barrot-Dufaure, et qui les ont résignées à l’avènement du ministère d’action.

Je ne disconviens pas que l’alternative résultant des dispositions que je viens de citer ne soit un argument péremptoire en faveur des incompatibilités, et, pour ma part, je les ai votées presque toutes. Je comprends encore que ceux qui ne veulent pas que ces incompatibilités soient inscrites dans la loi repoussent mon argumentation ; mais je maintiens que l’esprit de notre pacte fondamental est, qu’en droit et en thèse générale, un représentant du Peuple reste toujours libre de reprendre une position qui, en définitive, ne relève que de la nation ; et je ne voudrais pas affirmer qu’une révision même de la loi électorale pourrait faire disparaître, dans le sens de la majorité, une lacune qu’on ne peut combler ainsi, sans porter atteinte aux principes.

Pour moi, après le coup que Louis-Napoléon a porté à un de ses plus proches parents, à un neveu de l’empereur, au fils de Lucien, au représentant de la Corse, je n’aurais pas osé paraître à la tribune nationale, si je n’avais été fort de ma conscience et de mon droit. De ma conscience, parce que, tant que j’ai été en Afrique, j’ai fait mon devoir non-seulement