Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/95

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bravoure, les attaques réitérées et acharnées des Arabes. Je ne dois pas oublier de tous dire la gratitude que nous devons à M. le commandant des zouaves qui, au plus fort de l’action, me donna, avec le lieutenant Sentupery, quinze hommes qui vinrent soutenir mes grenadiers. Tous ces braves soldats sont au-dessus de tout éloge. Je dois néanmoins vous signaler les intrépides capitaines Butet et Touchet, du 5e d’infanterie légère d’Afrique, blessés grièvement tous deux, et le capitaine Nyko, des grenadiers de la Légion, atteint d’une balle et d’une pierre à la tête. Nous avons, outre le sergent Smitters, cinq morts, dont un de la Légion, et quatre de l’infanterie légère d’Afrique. Les blessés, sans compter les trois capitaines que j’ai eu l’honneur de tous signaler, sont au nombre de vingt, dont neuf appartiennent à la Légion. Je joins ici l’état nominatif.

Sur l’ordre du général, que vous m’avez transmis vous-même, mon colonel, dans le jardin encaissé où nous combattions, soutenus par l’énergique et habile concours de M. le colonel de Barral à notre gauche, sur votre ordre, dis-je, la retraite s’est effectuée avec une grande régularité par la plaine, et elle était accomplie à midi.

Outre l’abattage des palmiers, notre opération peut être considérée comme étant une attaque très vive sur Lichana, et, sans pouvoir évaluer exactement le mal que nous avons fait à l’ennemi, j’estime qu’il est très considérable et au moins décuple de celui qu’il nous a fait éprouver.

Veuillez agréer, je vous prie, mon colonel, l’expression de mon respect.

Le chef de bataillon temporaire du 3e bataillon du 2e régiment de la Légion étrangère,

P.-N. BONAPARTE.