le dispensa d’aller subir un interrogatoire dont il ne seroit sorti que pour descendre à la Conciergerie. Il fut menacé de scellés dans sa maison et de l’annotation de ses biens ; mais tout ce grand bruit se termina par la défense que fit le Roi, à la grande députation du Parlement, de s’en occuper davantage, en lui déclarant qu’il avoit lu l’Ouvrage, et que par un Arrêt du Conseil il avoit cassé celui du Parlement. Toutes les Villes et Provinces voulurent connoître l’Écrit qui avoit occasionné tout ce bruit ; il s’en fit quatre éditions dans la Bretagne seule ; le Régiment du Roi en fit faire une à Nancy ; il mit des factionnaires dans l’Imprimerie ; l’Abbé Bexon fut le correcteur. À Lyon on imprima en marge le Réquisitoire et l’Arrêt ; à Bar on y joignit le Livre des fiefs de Montesquieu ; enfin ce petit Écrit fut connu et tous ses principes adoptés ; ils ont mis la Nation en état de demander, et l’Assemblée nationale en état de prononcer l’abolition du régime féodal. Voltaire ne garda point le silence dans cette circonstance ; ce génie immortel, qui a tant contribué à préparer la révolution, écrivit un grand nombre de lettres à différentes personnes avec qui il
Page:Boncerf, Les inconvéniens des droits féodaux, 1791.djvu/8
Apparence