Page:Bonin - Biographies de l'honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau, 1874.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
L’HONORABLE B. JOLIETTE.

Mais c’était en vain que sous le voile de sa modestie, il s’efforçait de les dérober à tous les regards, leur parfum les révélait et les faisait bientôt découvrir.

Souvent, vers le soir, on le voyait se diriger vers une ou deux des plus pauvres habitations de son établissement. À son aspect, la joie renaissait dans l’âme de la mère affligée ; les petits enfants, le front rayonnant de bonheur, s’approchaient avec confiance de celui qu’ils chérissaient comme un père. Après quelques unes de ces douces paroles, qui tombaient sur les plaies du cœur, comme un baume bienfaisant, après avoir glissé quelques pièces d’argent dans la main tremblante de la mère reconnaissante, l’heureux seigneur repartait, au milieu des bénédictions de cette famille consolée, emportant dans son âme plus de bonheur que s’il eût gagné une fortune.


XXIX.

Madame Joliette.


Nous devons ajouter à l’honneur et à la juste louange de sa noble épouse qu’elle ne lui en cédait guère, sous ce rapport. Digne héritière de la noblesse d’origine et de sentiment, de la charité proverbiale de la famille de Lanaudière,