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Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/125

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commencé comme moi. Ils m’ont ramassé en vagabonde, quand ma mère nichait à Saint-Lago.

— Où qu’y t’ont envoyé, alors ? demande Didier, avide de documentation.

— Au pensionnat, parbleu.

— Moi, ils me mettront à l’Assistance.

— Tu crois ça, chochotte. À l’Assistance… T’es pas plus sucré qu’un autre. T’iras au pensionnat, comme les copains.

— Qu’est-ce que c’est, le pensionnat ?

— La Petite Roctance.

— La Petite quoi ?…

— Bougre d’âne, la Petite Roquette ! Tu comprends donc pas le français ?

Il a le vertige. Ainsi, c’est à la Petite Roquette, à la prison des chenapans, des assassins qu’on le conduit, lui, Didier, qui n’a « rien du tout fait », qui est en chômache, qui n’a jamais dit un gros mot à quelqu’un.

C’est pas vrai. Il connaît de réputation la Petite Roquette, cette prison gardée par une sen-