la colonne de fumée dont les méandres tapissent le ciel. Il va, il revient vers l’homme du percher, il pousse un nouveau fardeau pour le feu qui rugit par instants comme une bête traquée… Trois voyages déjà… Les bras de l’enfant se raidissent, les jambes deviennent indolores, les pensées s’effacent de son cerveau : il marche, la roue a creusé un sillon dans la boue d’argile et sur cette piste la brouette s’engage, c’est elle qui dirige l’enfant. Au départ, c’est le poids contre lequel il faut lutter, mais toutes forces déployées, on le vainc. Et on marche vite. La nuit descend, elle surprend les hommes au labeur. Il semble à Didier qu’il est retiré du monde, qu’il vit dans une cité avec des gens qui ne sont pas des humains. Sur le versant, des passants reviennent du travail et leurs cris, leurs paroles, leurs rires, tout cela est lointain, confus, tels les bruits de la ville que le prisonnier perçoit de son cachot.
Encore un circuit, un effort pour mouvoir la voiture… puis des conversations brèves qui