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Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/94

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— J’ai 36 fr. 80, dit-il à Julia.

Et il lui conte la conversation qu’il vient d’avoir avec M. Wlaemick. M. Wlaemick ne peut pas le prendre avec lui.

— C’est rien, ça, dit la fillette.

Elle entoure de ses bras Didier qu’elle embrasse.

— C’est rien, ça, je vais dire à papa… tu viendras avec nous !

Le repas de midi est un repas joyeux. Wlaemick paie la goutte et Ricknaer chante un refrain flamand. Une briquetière donne à Didier un porte-monnaie pour qu’il y mette son argent. On cause du pays dans la langue maternelle, on parle des voisins, des filles que l’on verra mariées, des vieux qui sont morts. Et vers la fin, un peu d’émotion éteint les rires et les grands cris. Mais, tandis qu’on porte des santés à la ronde, Didier mollit jusqu’à pleurer. Cette salle pleine de gens lui paraît vide, il se sent tout seul au milieu de la foule et le cliquetis des verres lui donne des frissons.