Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/150

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ta voix charitable et fraternelle nous crioit une fois, rien qu’une fois : — C’est là, fouillez toujours.

Le terrassier suoit à grosses gouttes, non que la fatigue épuisât ses ressorts, il auroit creusé, sans en souffrir, la fosse du conclave tout entier, mais les perceptions de son esprit commençoient à se troubler ; ce vieillard si jeune, si audacieux, si avide, cet homme mort là haut, ce caveau dont la chaude atmosphère portoit des miasmes humides, l’opération à laquelle il se livroit à la lueur douteuse de sa lanterne, tout cela excitoit fortement sa superstition, de temps à autre éblouissoit sa vue, et faisoit flageoller ses jambes.

— Abraham Ochosias ! répétoit Élie Déé, marchant toujours, Abraham l’enfouisseur, Abraham le voleur, Abraham qui as pris pitié de ton ami Élie, et as consenti à mourir tandis qu’il lui restoit encore assez d’années pour jouir du bienfait de ton héritage, Abraham ! parle, et, s’il le faut, descends, viens nous montrer la place !…