Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/168

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de précieux renseignemens sur le lieu où il devrait s’arrêter en arrivant à Arles.

La première lecture de cette lettre avoit été faite par Michel de Nostredame, avec la joie de l’amour ; il n’avoit d’abord pesé la conséquence d’aucun de ses termes, et ses yeux, aussi bien que son esprit, n’avoient saisi qu’une idée flatteuse pour celui qui en étoit l’objet, l’ardente passion de mademoiselle de la Viloutrelle. Lorsqu’il relut le billet de sa maîtresse, et que, non moins amoureux, mais plus réfléchi, il en eut remarqué les explicites conditions, il se sentit inopinément pénétré d’un incroyable sentiment de résistance ; l’habituelle austérité de son esprit venant à se reprendre aux obligations de son état, à la nécessité d’en illustrer l’exercice par des travaux sérieux, bien étrangers à cette vie de plaisirs absorbans, d’inquiétudes et d’orages, promise aux grandes passions, il eut peur d’un avenir consumé dans les bras de Laure, et, rebelle un instant à sa positive injonction, en même temps que préoccupé par l’ineffaçable amour qui la lui représentoit si voluptueuse et si