Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/171

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chevet, et réclamant, par l’éclat de ses charmes pleins d’exigence, ma pensée de toutes les heures, de tous les instans !… Si je fais cela, point d’avenir ! Si je me voue à de telles veilles, ce flambeau mystérieux que je vois bien loin encore dans les profondeurs de plusieurs mille lendemains, mais que je vois enfin, dont je m’approche chaque jour, dont l’orbe enflammé grandit chaque jour à ma vue, et lui reflète plus d’objets et plus d’idées, ce flambeau, résumant en mon esprit la pensée de Dieu qui se révèle, il s’éteint ! L’obscurité m’environne, mes sensations, dont la portée devenoit surnaturelle, s’anéantissent, je suis homme, voilà tout ! Plus de nom, plus d’illustration, plus de science, plus d’avenir… le tombeau m’enfermera tout entier, et la mort finira ma vie !…

Eh ! qu’importe après tout ? — ajouta-t-il avec colère, et comme s’il eût brisé une barre d’acier qui lui auroit fait obstacle, — qu’importe ! ce magique flambeau, ces sensations, ce nom, cette célébrité, cette science,… où me conduiront-ils ? qui sait même si, tan-