Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/182

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— Possible, quant aux exigences de la morale, maître Michel ; mais, comme au flegme de votre esprit penseur je juge qu’il y a dans votre mal gravité plus grande que n’en causeroit l’amourette, passion des esprits oiseux, il faut passer à l’observation de l’instigation d’amour. Ici, échoue la science. Le noble enfant, médiateur de la terre, comme atteste Platon, in symposio, est un chevalereux roi à qui force est de faire révérence ; à ses signes tout le monde obéit plus soudain qu’aux édits des préteurs et mandemens de rois ; Picatris, magicien, recteur en la faculté diabolique, n’indique aucune arme contre lui.

« Il ne reste plus, maître Michel, pour dernière ressource à votre mal, que d’analyser la femme qui vous inspire et vous inflige si grande plaie d’amour. La femme, sexe tant fragile, tant variable, tant muable ; sexe que Platon ne savoit en quel rang colloquer…

— Pour cela, docteur Rabelais, serai plus éclairé que Platon.

— Tâchez, maître, de trouver la femme