Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/191

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— Ta science a menti, te dis-je, insista le juif avec colère.

— Non, car ma science qui voulut vous garantir d’une influence atmosphérique pestilentielle, ne vous a jamais dit : — Muni de mes fardemens, tu prendras la peste dans tes bras, tu l’étreindras amoureusement avec la sollicitude d’une mère, la passion d’un amant, tu l’emporteras de son berceau pour la porter dans ton lit… tu vivras avec elle. Car ce trésor dont vous parlez, il receloit la peste, sous ce drap d’or qui a frappé mon regard, séjournoit l’horrible venin qui vous jaillissoit au cœur, lorsque vous l’eussiez ouvert !

— C’est donc pour le mieux, — reprit Élie en affectant la résignation. — L’étoile d’Élie Déé devoit mentir !

— Pourquoi ? vos cheveux blancs révèlent plus les tourmens et les veilles laborieuses que le nombre de vos années, l’espoir vous est encore permis : en un coin de cette terre repose peut-être encore le trésor qui vous est réservé, trésor qui, du moins, ne portera pas avec soi les horreurs de la peste !