Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/261

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enveloppa d’une maçonnerie élégante et architecturale la source qui, avant cette précaution pieuse, arrosoit obscurément les gazons de la montagne. Des saules, des aunes et des platanes, furent plantés autour, et leur tige, fortifiée pendant l’écoulement des temps, étendit ses rameaux sur le monument dont chaque siècle arrachoit une pierre.

La fontaine de saint Caprais offroit, en 1525, l’aspect d’une jolie ruine ; des bouquets de mousse donnoient de la valeur à ses déchirures ; des lizerons et des lierres tapissoient ses parois fatiguées.

Le tertre avoit perdu la trace du saint ermitage, tandis que des générations de jeunes filles se succédoient sous son ombrage, où elles accouroient les jours de fête pour danser aux chansons ; où elles se glissoient les autres jours pour entendre une confidence, promettre ou recevoir un baiser…

Un matin, le soleil se jouant dans la feuillée des aunes et des platanes, et dardant capricieusement de vifs reflets à travers l’ombre, fit apercevoir à une jeune agénoise qu’elle atten-