Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/310

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en l’honneur de saint Caprais, lorsqu’un vieillard se traînant, comme s’il eût fait de douloureux efforts pour gravir la montagne, chancela, et roula dans sa chûte sur les cailloux du chemin. Au cri de détresse qu’il poussa, les chants cessèrent. Les compagnes d’Anice Mollard s’empressèrent autour du malheureux infirme, le relevèrent, lui offrirent de le ramener dans la ville.

— Oh ! non ; mais là-haut, répondit-il d’une voix brisée. — Là-haut, près de la source…, je vais mourir si je ne bois de l’eau de saint Caprais !

— De l’eau de saint Caprais ! — dit une des jeunes filles. — Hélas ! bon vieillard, vous paroissez être saisi d’un mal contre lequel l’eau de la source a peu de pouvoir.

— Garde tes doutes pour un autre âge, enfant, et ne refuse pas à mes vieux ans le secours que j’implore, afin de retarder l’agonie prête à me saisir !… Oh ! je vous en supplie, vous toutes, ne vous éloignez pas de ma vieillesse, vous, si fraîches, si jeunes ! Je vous en