Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/312

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ma bouche en touchera-t-elle les bords… Et comme vous aurez fait une bonne œuvre, l’eau de saint Caprais en aura plus de vertu ; la nouvelle mariée en ressentira mieux l’influence bienfaisante.

Les jeunes filles se regardèrent : toutes essuyoient leurs yeux humectés de larmes ; une d’elles cependant, c’étoit Laurette, la fille du premier marguiller de la cathédrale, hésitoit, malgré son émotion, à confier au vieillard la cruche qu’elle tenoit.

— Vous n’êtes point un sorcier, n’est-il pas vrai ?… Ce n’est point un sort que vous voulez jeter sur l’eau que doit boire Anice, la femme du savant Nostredame ?… Regardez le ciel, et dites-moi bien que vous n’avez ni malice, ni haine contre notre belle compagne : dites-moi que vous n’êtes point sorcier. »

Le vieillard leva vers le ciel ses yeux vitrés, laissa échapper un rire épileptique, étendit ses mains vers la cruche, Laurette la lui abandonna. Ce que fit le souffreteux, en même temps qu’il approcha le vase de sa bouche, la