Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/353

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cine damnée pour y éplucher les mauvaises herbes qui doivent s’y trouver, et t’amener coucher ici, sur le petit lit du tourmenteur… Tu viens de toi-même, c’est méritoire. Pour te prouver ma bonne volonté, au lieu de la tenaille et des brodequins que je te destinois, et pour remplacer les cent écus au soleil, que tu me demandes, je vais te soumettre généreusement à l’épreuve de l’eau. Dix pintes dans ton maigre corps suffiront pour en laver les impuretés…

— Seigneur mon Dieu ! s’écria Zacharie en tombant à genoux devant le prévôt, — ai-je fait preuve de mon horreur pour les poisons et maléfices, à cette fin d’être exposé à un pareil supplice !… Qu’ai-je fait à Dieu, et à la loi ?… Prenez pitié d’un pauvre homme qui vouloit que justice fût faite en la personne d’un empoisonneur.

— Moyennant qu’il t’en revînt cent écus au soleil, n’est-il pas vrai ?… Les prières d’un vieillard m’ont toujours attendri ; — ma clémence habituelle ne veut donc pas faire faute