Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/368

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jure, mais au milieu des décombres subsiste toujours la pierre sacrée… On meurt de mort violente, si l’on trahit le serment prononcé sur elle. — La mère Ursule a dit cela ; et moi, qui crois à la foi de cet Antoine Minard, n’ayant point à craindre qu’il meure, j’ai voulu qu’il jurât, sur le marbre béni de la vieille chapelle, d’aimer toujours celle qui mourroit n’étant plus aimée par lui.

— Laurette ! dit l’écolier en embrassant au front la jeune fille.

— J’ai donc couché cette nuit à Foulayronnex, — reprit la fille du marguillier de la cathédrale d’Agen. — Tout le jour, j’ai bien attendu ; et, ce soir, saisie d’une frayeur involontaire, redoutant tout ce qui peut chagriner, j’ai marché, j’ai marché, ne pensant pas à la chute du jour, ne pensant qu’à cet Antoine Minard… Voilà pourquoi je suis à cette place, messire soldat ; et votre courtoisie va sans doute s’employer à me ramener auprès de ma nourrice ; il ne sera pas trop tard pour aller prier dans la chapelle.