Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/44

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jolie créature si vivante et si fraîche, en contact avec ses chairs si froides ; il approcha de ses lèvres rosées ses lèvres pâles et écumantes, et, dans l’effort d’un dernier baiser, rendit son dernier soupir.

Au soleil levant, le Ier janvier 1515, le comte d’Angoulême s’appeloit François Ier.

La civilisation européenne va faire un pas en avant ; mais comme à toutes les époques, où des races d’hommes se mirent en mouvement, et firent effort pour l’amélioration de leur espèce, de grandes erreurs, de grands crimes seront jetés au travers de grandes et nobles choses : tout sert pour l’enseignement du genre humain.

Tout sert aussi à l’intelligence du prédestiné qui voit mieux que les autres avec la vue commune à tous, qui voit plus loin que tous à l’aide de la seconde vue dont l’a doté la Providence. Le prestige d’astrologie ou de nécromancie qui tenoit Louis XI incliné avec angoisses de corps et d’ame, avec stupeur de regard et de pensée sur la table-zodiaque de Galeotti, cette prescience du lendemain, qui asservit les plus imprévoyans des rois, mais les rois surtout,