Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/55

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bois neuf avoit été commandée à son intention.

— C’est bien au maître Béroni d’honorer ainsi les étrangers ; sa prévoyance à l’endroit de ce jeune homme tournera au profit de ses restes mortels : dans la bière du malade guéri on couchera demain, à l’heure de l’angelus, Béroni mort de la peste.

— Le savant maître Béroni ! s’écria le frère lai avec incrédulité.

— Il manque à cet Italien qui flaire la docte faculté de Montpellier, avec la convoitise d’un jeune clerc prêt à entrer dans les ordres, il lui manque l’œil qui voit et la main qui touche ; et n’étoit l’air infect de cette maladrerie qui ternit jusqu’aux trumeaux du parloir, il auroit vu ce matin une tache jaune se former au-dessous de son œil gauche.

— Et cette tache, maître, c’est la mort ?

— Avec la peste. Toutes deux ensemble pour rendre hommage en la personne du sire Béroni, à la bonté de mes fardemens, dont il a répugnance et mauvaise estime.