Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/99

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— Ce soir, maître Michel… mais bientôt viendrez à Arles ? l’horrible pestilence qui désoloit Montpellier, depuis deux jours semble s’éloigner. Vos courageux devoirs ne vous retiendront plus, et votre générosité vous dira que loin de vous je souffre et je pleure.

— À votre nom charmant, mademoiselle, reprit Michel, donnant suite à une idée qui l’occupoit depuis un instant, la Providence auroit-elle donc attaché une ressemblance d’amour avec la Laure de Pétrarque… Je ne suis ni trouvère, ni poète, et pourtant comme le Florentin rencontra pour la première fois sa belle maîtresse en la campagne près d’Avignon, pareillement, je vous vis aux côtés de votre mère, sous un mûrier près de la ville…

— Et vîntes vous ranger près de nous, voyant des soldats prêts à batailler…

— Pareillement, Laure, j’ai pensé ces vers que Pétrarque a écrits :


Una candida serva sopra l’erba
Verde, m’aparue con duo corna d’oro
Fra due vivere, à l’ombra d’un alloro.