Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/154

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— Le florentin Ruggieri vous l’aura fait croire, interrompit le roi, en relevant sa lèvre dédaigneuse.

Ruggieri, — répondit la reine avec fermeté, — ne possède à mes yeux qu’une science incertaine ; son adresse à composer des philtres n’influe en rien sur mes connaissances astronomiques. Je vous le dis, Henri, ma sollicitude pour vous, vos enfans et la France est inquiétée depuis quelque temps au point de prolonger péniblement mes veilles… J’ai voulu sortir de cet insupportable doute, j’ai fait venir de Salon le savant Nostredame, il est arrivé aujourd’hui à Paris ; ce soir même je l’enverrai chercher en l’hôtellerie de l’île Saint-Louis où il est descendu.

— Est-ce pour cette entrevue que vous avez fait quitter Blois à nos enfans ?

— Pourquoi non ? La vigilance d’une mère a-t-elle trop de moyens pour s’éclairer ? et celle de l’épouse n’est-elle pas trop excusable pour ne pas être respectée ?… Mon roi, mon