Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/160

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C’est pour m’affranchir à jamais de leur funeste influence que j’épousai la naïve Anice Mollard, Dieu ne le voulut pas !… l’enfer tua cette femme. Je me remariai, voulant, par les saints devoirs de la paternité, ne laisser aucun prétexte à des tentations malfaisantes ; … Dieu ne le voulut pas !… J’eus à creuser une autre tombe ! Mes enfans me restoient… Clarence !… Oh ! vous ne savez pas quels cris affreux j’ai poussés, combien de pleurs j’ai versés depuis que cette enfant a oublié son père ! Vous ne comprendriez pas mes angoisses, lorsque, pressant dans mes mains, couvrant de mes baisers la tête chérie de mon fils César, je voyois se placer une ombre à ses côtés,… ombre insaisissable, ombre de ma fille coupable… Et la nuit, et le jour, soit éveillé, soit endormi, sans cesse là, devant moi… Là, mon ami, en cet instant même, derrière vous, plus grande que vous, vous dépassant de la tête, Laure de la Viloutrelle !…

Antoine Minard frissonna ; une peur involontaire lui fit jeter dans l’appartement un re-