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Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/162

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— Me taire, Antoine Minard !… Me taire, ne pas appeler ma fille, lorsque l’écho peut lui porter ma voix !… Mon ami !… noble Antoine Minard, président à mortier, magistrat puissant ; oh ! à deux genoux, je vous en supplie… Où est-elle ?… — Un mot, un ordre, un arrêt qui me rende mon enfant !… Elle est coupable ? le pardon d’un père purifie comme le feu !… Elle m’a oublié ? mes traits sont sortis de sa mémoire ?… la nature a un cri qui ne s’oublie jamais ! Les traits d’un père et d’une mère sont ineffaçables dans la pensée des enfans les plus ingrats !… Eh bien ! où donc est-elle ?

Nostredame étoit à genoux devant son ami. Le président étoit trop ému pour répondre ; il le relevoit, lui faisoit signe de se calmer, de se tranquilliser.

— Oui, je vais arrêter, afin de mieux vous entendre, mes cris, mes sanglots et mes pleurs.

— Elle vit !… Elle est à Paris !

— Je le sais depuis hier seulement.