Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/174

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imprévue pouvoit l’abattre, et connoissant bien les hommes qui entouroient Henri, la reine craignoit que l’un d’eux fût assez agile et assez hardi pour ramasser plus vite que ne le feroit un foible enfant cette couronne tombée. Pour rassurer son esprit incessamment troublé par la prévision d’un pareil danger, Catherine de Médicis n’en appeloit pas à son génie, elle en manquoit entièrement ; elle invoquoit, Italienne exercée dans l’art des ruses et des intrigues, femme incertaine et superstitieuse, toutes les combinaisons de portée occulte et mesquine, tous les augures fortuitement suscités à ses yeux, tous les signes célestes accessibles à la folie de l’interprétation humaine ; — et dans un homme tel que Michel de Nostredame, elle honoroit moins les services rendus à son pays en temps de mortalité, les connoissances positives et les vertus privées, que la science mystérieuse dont elle le supposoit possesseur infaillible.

Le mal de superstition étoit d’ailleurs, à cette époque, un mal assez commun, et les gens de la cour ne se présentèrent pas aux